La gestion durable de l’eau dans le bâtiment et l’aménagement vise à préserver cette ressource essentielle en optimisant sa consommation, en favorisant la récupération et la réutilisation des eaux pluviales, et en intégrant des solutions respectueuses des écosystèmes urbains et naturels.
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Comprendre la gestion durable de l’eau
La gestion durable de l’eau dans le bâtiment et l’aménagement consiste à concevoir, construire et exploiter des espaces qui optimisent l’usage de la ressource, limitent les pollutions et favorisent le cycle naturel de l’eau. Elle englobe la réduction des consommations, la récupération et la valorisation des eaux pluviales, la préservation des milieux aquatiques, et la maîtrise des rejets dans les réseaux.
Dans un contexte de changement climatique marqué par des épisodes de sécheresse, d’inondations et de raréfaction de la ressource, la gestion de l’eau devient un pilier incontournable du bâtiment durable et de l’aménagement résilient.
Préserver la ressource et les écosystèmes
La gestion de l’eau est avant tout un enjeu environnemental. Les bâtiments et aménagements jouent un rôle clé dans la protection du cycle de l’eau :
- Limiter la consommation d’eau potable grâce à des usages et des équipements économes, à la récupération d’eaux grises ou pluviales.
- Réduire les pollutions, dont celles issues des ruissellements urbains ou des rejets non traités.
- Favoriser l’infiltration et la désimperméabilisation des sols pour maintenir les nappes phréatiques et éviter les inondations.
- Préserver la biodiversité en intégrant des solutions fondées sur la nature : noues, bassins de rétention, toitures végétalisées, zones humides recréées.
Ces actions contribuent à la résilience écologique des territoires et à l’adaptation des villes aux changements climatiques.
Maîtriser les coûts et valoriser les projets
Une gestion efficiente de l’eau présente également un intérêt économique :
- Réduction des charges d’exploitation grâce à la baisse des consommations et à l’optimisation des réseaux.
- Anticipation de la souveraineté hydrique des territoires (intérêt national fondamental) et des coûts futurs liés à la raréfaction de la ressource et à l’évolution de la réglementation.
- Valorisation immobilière et territoriale : un bâtiment sobre en eau ou un aménagement perméable gagne en attractivité et en conformité avec les labels environnementaux (HQE, BREEAM, RE2020, etc.).
- Création de filières locales autour de la gestion des eaux pluviales, du réemploi et des solutions végétalisées.
Ainsi, l’eau devient un levier de performance économique durable plutôt qu’un poste de contrainte.
Agir pour la santé, le confort et la qualité de vie
La dimension sociétale de la gestion de l’eau est essentielle. L’accès à une eau de qualité, la maîtrise des risques sanitaires et le confort des usagers participent à la qualité de vie dans les bâtiments et les espaces publics :
- Garantir la qualité sanitaire des réseaux et des installations.
- Favoriser le bien-être grâce à un environnement frais et végétalisé, particulièrement en période de canicule.
- Sensibiliser les usagers à une consommation responsable et à la valeur de la ressource.
- Renforcer la solidarité territoriale face aux défis climatiques, en intégrant la gestion de l’eau dans les politiques locales d’adaptation.
La gestion de l’eau devient ainsi un enjeu collectif, au croisement des préoccupations écologiques, économiques et sociales.
Gestion intégrée des eaux pluviales
La gestion passée des eaux pluviales par le « tout- tuyau » a depuis longtemps montré ses limites : des réseaux saturés, une aggravation des ruissellements et des inondations, une pollution accentuée des milieux naturels aux points de rejets… Désormais la gestion des eaux pluviales se doit d’être intégrée. Il s’agit de maintenir le plus possible le cycle naturel de l’eau à l’échelle du projet afin de l’infiltrer et la valoriser au plus proche de là où l’eau tombe. Cette gestion à la source des eaux pluviales nécessite de connaitre le contexte pluviométrique du territoire et notamment sa dynamique par saison, sa topographie, son paysage, sa géotechnique et ses exutoires.
Réutilisation des eaux usées traitées (REUT)
L’une des sources de dégradation des eaux superficielles (cours d’eau, plans d’eau) et des eaux souterraines (nappes) est la pollution chimique ou physico-chimique provenant pour partie des eaux usées domestiques. Ces pollutions peuvent avoir des effets néfastes sur les écosystèmes aquatiques et sur la santé humaine.
Les eaux usées comprennent les eaux vannes (eaux des sanitaires : eaux jaunes et eaux noires) et les eaux grises (évier, machine-à-laver, lave-vaisselle, douche, baignoire, lavabo, lave-linge). L’enjeu est donc en amont de minimiser la production d’eaux usées, de les réutiliser le plus possible en les valorisant sur site avant de les envoyer en cycle d’assainissement.
Economie de l'eau
La gestion durable de l’eau est un enjeu majeur dans les projets d’aménagement et de construction. Arrosage, nettoyage, fabrication ou rafraîchissement : la majorité des usages sont liés aux activités humaines. Face à la raréfaction des ressources, il devient essentiel d’optimiser chaque usage et de privilégier des solutions économes, comme la réutilisation d’eaux non potables. La végétalisation, indispensable pour réduire les îlots de chaleur et favoriser la biodiversité, nécessite un équilibre entre besoins hydriques et sobriété. Identifier les usages et intégrer des techniques alternatives dès la conception et la réalisation permet de limiter la consommation d’eau tout en préservant les écosystèmes.
Désimperméabilisation et renaturation
La désimperméabilisation et la renaturation des espaces urbains sont des leviers essentiels pour adapter les villes au changement climatique. En favorisant l’infiltration naturelle de l’eau et la biodiversité, ces démarches limitent les îlots de chaleur et améliorent le cadre de vie. Réaménager les sols, végétaliser les voiries ou créer des espaces verts durables permet de restaurer les fonctions écologiques des milieux urbains tout en renforçant leur résilience face aux aléas climatiques et à la raréfaction des ressources en eau.