Alors que canicules, inondations, retrait gonflement des argiles et incendies représentent déjà un fort enjeu sanitaire et des coûts environnementaux et économiques importants, le changement climatique va continuer d’augmenter l’intensité et la fréquence des aléas climatiques. Les secteurs du bâtiment et de l’aménagement doivent s’adapter pour faire face aux risques actuels et futurs du changement climatique.
Quels sont les risques du changement climatique pour l'aménagement et le bâtiment ?
Le changement climatique a des impacts divers et nombreux sur les écosystèmes naturels, mais aussi sur les infrastructures et les activités humaines. Parmi ces impacts, on peut notamment citer :
- la surchauffe du bâti
- le retrait-gonflement des argiles
- les feux de forêts
- les inondations
- les dommages causés par les tempêtes
- les conséquences de la sécheresse et du manque d’eau
- la montée des eaux et le risque de submersion marine
- les mouvements de terrain
- la dégradation de la qualité de l’air
Quelles sont les conséquences en Occitanie ?
L’Occitanie est composée de différents climats : méditerranéen, montagnard et continental (avec une influence de l’océan Atlantique). Cela fait de l’Occitanie un territoire exposé à de nombreux risques climatiques, et de façon très hétérogène. Retrouvez ci-dessous quelques ordres de grandeurs des conséquences du changement climatique à horizon 2050 et 2100 selon le scénario de réchauffement de la TRACC (source Météo France).
Comprendre le risque pour s'adapter au changement climatique
Pour s'adapter efficacement aux conséquences du changement climatique, il faut d'abord comprendre la notion de risque. Le risque est le produit de 3 facteurs :
- L'aléa
- L'exposition
- La vulnérabilité
Qu'est-ce que l'aléa ?
L'aléa est un phénomène météorologique extrême, amplifié par le changement climatique : vagues de chaleur, précipitations intenses, tempêtes... Il est défini par sa nature, sa localisation, sa fréquence et son intensité.
Un même risque peut être généré par plusieurs aléas. Par exemple : le retrait-gonflement des argiles (RGA) est la conséquence à la fois de la sécheresse et des fortes pluies.
Qu'est-ce que l'exposition ?
L’exposition au risque désigne le niveau auquel un bâtiment ou un territoire est susceptible d’être affecté par un aléa. Autrement dit, c’est la présence d’enjeux (populations, infrastructures, écosystèmes, activités économiques…) dans une zone où un aléa peut se produire.
Par exemple, en cas de fortes pluies, une commune située en bas d'une vallée sera plus exposée au risque d'inondation. Globalement, les territoires situés sur le pourtour méditerranéen sont plus exposés aux nuits chaudes, aux incendies, aux sécheresses et aux pluies intenses.
Qu'est-ce que la vulnérabilité ?
La vulnérabilité est le niveau de fragilité d'un bâtiment ou d'un territoire face à un type d'aléa. Pour y remédier, 2 approches sont possibles et cumulables :
- La robustesse : la capacité d'un bâtiment ou d'un territoire à supporter un phénomène extrême
- La résilience : la capacité d'un bâtiment ou d'un territoire à se remettre d'un phénomène extrême
Comment adapter les bâtiments et les quartiers ?
Plus vite nous réduirons nos émissions de gaz à effet de serre, moins il sera difficile de nous adapter aux conséquences du changement climatique. Grâce à l’atténuation, nous pouvons diminuer un des trois facteurs du risque : l’aléa.
Lors de la conception de bâtiments et d’aménagements neufs, l’analyse du site en lien avec le climat futur devient essentielle pour réduire le deuxième facteur du risque : l’exposition.
Enfin, les bâtiments exposés à des aléas climatiques actuels ou futurs devront assurer leur résilience afin de réduire autant que possible la vulnérabilité. C'est un vrai défi technique et économique pour le bâti et les quartiers existants, mais le coût de l’inaction serait bien plus élevé.
Voici des pistes pour engager de la bonne façon l’adaptation au changement climatique des bâtiments et des quartiers :
Ne pas renoncer à l'atténuation
Le scénario TRACC, basé sur les engagements de l'Accord de Paris, nous conduit à un scénario de +4°C en France en 2100, qui tient déjà compte des efforts d'atténuation.
Même si l’on atteignait immédiatement la neutralité carbone, l’inertie du système climatique impliquerait une augmentation des températures mondiales sur plusieurs décennies. Il faut donc comprendre que sans atténuation, tous nos efforts d'adaptation seront insuffisants.
Eviter la mal-adaptation
La mal-adaptation est une action qui conduit à augmenter la vulnérabilité au changement climatique au lieu de la réduire. C'est par exemple le cas de la climatisation : elle apporte une solution simple et rapide pour rafraîchir les logements, bureaux... mais elle peut rejeter des fluides frigorigènes émetteurs de GES et génère des îlots de chaleur urbains : en rejetant de l'air chaud, elle augmente la température extérieure et donc le recours à davantage de climatisation.
Les solutions qui ont un impact négatif sur les efforts d’atténuation ou d’adaptation doivent être évitées lorsque cela est possible, et utilisées seulement en ultime recours.
Rechercher les co-bénéfices
Une approche pertinente peut être de privilégier les solutions qui apportent plusieurs co-bénéfices. On peut notamment citer les solutions fondées sur la nature, qui s'appuient sur les écosystèmes afin d’avoir un impact positif sur la lutte contre les changements climatiques, la gestion des risques naturels, la santé, l’accès à l’eau et/ou la sécurité alimentaire.
Par exemple : la végétalisation des abords d’un fleuve en milieu urbain contribuera à la fois à la réduction du risque d’inondations et de surchauffe urbaine, tout en apportant des bénéfices pour la biodiversité, la qualité de l'air et le cadre de vie.